A la découverte de la Booty Therapy (1/2)

Premier pas : le documentaire d’Anaïs Mackenzie

Convaincue que la danse a de multiples vertus, j’ai débuté mes recherches en octobre 2019. Mes recherches étaient multiples : l’expression des émotions grâce à la danse, les bienfaits de la danse, la danse thérapie, l’art thérapie plus largement.

Ces recherches m’ont notamment amenée au concept de Booty Therapy.

Je m’interrogeais alors sur ce concept, inventé par Maïmouna Coulibaly il n’y a pas moins de 20 ans.
Pile poil, la projection d’un documentaire était organisée à l’Institut National d’Histoire de l’Art le 23 janvier ! L’évènement était public et gratuit. Ni une ni deux, je m’inscrivais et y allais !

Comment parler de ce court-métrage sans, avant tout, vous souhaiter de le voir ? A l’instar des films, je n’aime pas raconter afin de ne pas risquer de tout dévoiler.
J’ai uniquement envie de préciser que ce documentaire, allié aux échanges qui ont suivi sa projection, m’a permis de commencer à comprendre la présence du terme « Therapy » dans ce concept.

Le documentaire 

En 2017, Anaïs Mackenzie alors étudiante, a effectué une recherche anthropologique sur la Booty Therapy. Après avoir remarqué que sa présentation en classe de la Booty Therapy avait suscité un fort débat entre ses camarades, ainsi qu’un silence, inattendu, de la part des professeurs, Anaïs a décidé d’en faire l’objet de son projet de fin d’études.

Le documentaire n’est, pour le moment, pas disponible dans son intégralité, vous pouvez déjà aller voir la bande annonce et la page du film sur Facebook.

Pourquoi « Therapy » ?

Il est vrai qu’avant d’assister à la projection, je ne percevais pas du tout la raison pour laquelle le terme de « Therapy » était utilisé pour parler de cours de danse.
Sans remettre en cause les vertus thérapeutiques de la danse, je me demandais comment le lien entre le mouvement du corps par la danse et le côté psychologique de la thérapie était établi.

Ne s’agissait-il pas uniquement d’une « mode » consistant dans l’utilisation du terme de « thérapie » ?

Non.

C’est en découvrant la Booty Therapy sous le prisme d’Anaïs Mackenzie et des « Bootykilleuses1 » qu’elle a interviewées que j’ai commencé à comprendre l’utilisation du terme de « thérapie » ainsi que la dimension du concept.

Un passage du documentaire m’a particulièrement marquée.
Maïmouna invite les participantes aux cours ou stages à se mettre en cercle très large en se tenant les mains. Puis, elle les invite à crier, hurler du plus profond d’elles-mêmes en courant vers le centre du cercle, afin de se rassembler.
Anaïs a filmé ce moment et l’a intégré à son documentaire.
J’ai encore l’image en tête, les femmes présentes au cours, en cercle, qui commencent à crier et courent pour se rassembler et être toutes très proches.

Cela a été pour moi très fort émotionnellement, je ressentais toute la puissance de la pratique résumée en un passage. Toute ma poitrine était serrée et en même temps, pleine d’émotions.

Les témoignages des Bootykilleuses expliquant à quel point les cours pouvaient être intenses émotionnellement ont également attisé ma curiosité.

Le cours de Booty Therapy avait enfin l’air d’offrir un environnement bienveillant comme peut l’offrir un lieu de thérapie. Être à son écoute, à l’écoute des autres, surtout sans jugement m’a semblé être le point de départ de ce concept.

Je comprenais que les cours de Booty therapy semblaient avoir réellement une dimension thérapeutique et avais donc envie de voir ce que cela pouvait donner « en vrai ».

« La Booty Therapy, c’est un concept créé et développé par Maïmouna Coulibaly depuis 1996. Il s’agit de se libérer et d’assumer sa féminité et sa sensualité en bougeant son centre des émotions qui n’est autre que ses fesses, sa vulve et son ventre. Toute cette région où les traumatismes et complexes son coincés. Juste un cours produit des miracles… essayez pour voir. »

Prospectus distribué lors de la projection du documentaire

Peut-on comparer les cours de Booty Therapy avec d’autres cours de danse ?

L’objectif des cours de Booty Therapy ne me semblait pas être le même que celui d’un autre cours de danse.
J’ai alors eu l’impression qu’il fallait faire attention à ne pas comparer trop hâtivement le cours de Booty Therapy avec d’autres cours de danse sans visée thérapeutique.
La bienveillance qui semblait exister au sein des cours de Booty Therapy était certainement liée au contexte « thérapeutique » qu’il n’y a, a priori, pas dans un autre cours de danse.

Plus particulièrement, il ne me semblait pas être le même que celui d’un cours de danse classique.

J’avais déjà assisté à de multiples cours de danse classique et n’avais jamais trouvé un environnement totalement bienveillant.
Le déroulé des cours ne semblait pas être le même, ni l’exigence, la rigueur requise.
L’environnement ne pouvait donc pas être le même.

Vraiment ?

Cela m’a permis de beaucoup me questionner et a rejoint une conviction que j’ai au plus profond de moi : il n’est pas nécessaire d’être dans un environnement hostile, compétitif pour réussir.
Je suis certaine qu’un environnement bienveillant peut permettre à chacun de s’exprimer pleinement et de donner le meilleur de lui-même.
C’est la raison pour laquelle je souhaite promouvoir cette bienveillance et offrir un tel lieu.

Et vous, pensez-vous que l’on puisse concilier exigence, perfection et environnement bienveillant ?

Plus qu’un cours de danse, un concept

Par son concept, Maïmouna souhaite promouvoir le corps des femmes et les amener à s’accepter. Ses cours et interventions sont porteurs d’un vrai message de libération et d’acceptation du corps de la femme.

En plus des cours de Booty Therapy, des Flashmob sont organisés avec les Bootykilleuses, notamment lors de la journée internationale des droits des femmes.

J’ai découvert tout un univers, porteur de valeurs.


1 Praticiennes de Booty Therapy.

Pour la petite histoire, la projection du documentaire a été organisée par :
– l’association SONU, Sorbonne pour l’Organisation des Nations Unies, association donnant de la visibilité aux actions menées par l’ONU qui regroupe les étudiants de toutes les Sorbonne (et plus précisément ses antennes UNESCO et UN WOMEN de l’association) et,
– Ciném’attack, club cinéma de l’Université Paris 1, Panthéon Sorbonne.
J’ai donc eu connaissance de cet évènement car j’étais abonnée à la page de l’association SONU depuis la fac. Il n’y a pas de hasard 😉

Cet article a 2 commentaires

  1. Benjamin BOYER

    Je trouve cet article très intéressant ! Et comment un regard bienveillant, croire en la réussite d’une personne peut aider à le développer ! A dépasser des blocages, peurs et soigner. Et en effet j’ai compris récemment, et cela rejoint ton questionnement, que la bienveillance était une des deux jambes pour avancer, évoluer, grimper les marches. Mais ce n’est pas suffisant, on a besoin de la deuxième qui est l’exigence pour se poser des objectifs et s’y tenir. Et à mon sens pas besoin de la perfection, qui serait plutôt une injonction à la réussite et qui pourrait faire peur et empêcher d’avancer. Bienveillance et exigence me semble un beau combo !
    Bravo pour ce texte, je le lis avec simplicité, captivé par ce vécu que tu nous partages ici avec authenticité, par tes mots. Et en apprenant un peu plus sur les bienfaits de la danse et ce qui existe à ce sujet, merci !

    1. Elisa

      Merci beaucoup pour ton retour et ton partage Benjamin, notamment autour de la perfection ! C’est en effet une attente que nous avons souvent vis-à-vis de nous-même et qui nous freine plus que nous pousse à avancer. Ceci est tout à fait paradoxal quand on y pense. En effet, si l’on atteint directement la perfection, alors il n’y a plus réellement d’évolution possible. Or, quoi de plus captivant et passionnant que d’évoluer, se construire, créer et modifier ? Merci de me rappeler cela une fois de plus !

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